Une étude publiée dans le journal Frontiers in psychatry par des chercheurs du centre médical de la Duke University, a exploré la croyance largement répandue selon laquelle la pratique du yoga peut soulager l’esprit des contrariétés mentales les plus courantes.
« La plupart des gens savent déjà que le yoga agit comme un calmant. Plus généralement, on se sent mieux après avoir fait de l’exercice physique », explique l’auteur principal de l’étude, le docteur Murali Doraiswamy, professeur de psychiatrie et de médecine au centre médical de la Duke University. « Aussi, nous avons voulu voir si ces ressentis pouvaient être utilisés pour aider les personnes atteintes d’une maladie mentale », a-t-il indiqué pour justifier sa démarche.
Le docteur Doraiswamy et son équipe ont donc passé au peigne fin 124 études, dont 16 essais contrôlés, traitant l’effet du yoga sur la santé mentale. Ils ont alors constaté que la pratique du yoga avait des effets positifs sur les insomniaques et les déprimés, ainsi que sur les symptômes couramment associés à la schizophrénie, aux troubles de l’attention et à l’hyperactivité, et ce, même en absence de traitements médicamenteux.
En clair, en affectant les neurotransmetteurs, l’inflammation, le stress oxydatif ou les niveaux de lipides, le yoga agit sur le cerveau et d’autres éléments clés de l’organisme de la même façon que certains antidépresseurs et la psychothérapie.
Reste toutefois à relativiser ces conclusions, certaines de ces études ayant été menées sur des échantillons trop limités pour être représentatifs. Mais elles ouvrent plus que jamais la voie à une investigation plus approfondie sur les effets du yoga sur la santé mentale.
Même si nous ne sommes plus les leaders de la consommation d’antidépresseurs dans le monde, près d’un quart de la population française est aujourd’hui accros aux antidépresseurs, somnifères, tranquillisants ou neuroleptiques. Les psychotropes coûtent un milliard d’euros par an à notre système de santé et la pratique du Yoga pourrait donc être un atout important dans l’amélioration de la situation financière de notre précieuse « Sécu ».