
Une étude a récemment démontré que la stimulation électrique du nerf vague réduit de manière significative les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde et inhibe la production des cytokines.
Le stress déséquilibre le système nerveux autonome au profit du système sympathique et au détriment du système parasympathique (ou vagale). L’activation chronique du SNS est un facteur aggravant de l’hyper-perméabilité intestinale car il provoque la sécrétion d’interféron gamma qui se fixe sur les cellules de la muqueuse intestinale, en augmente la porosité et permet ainsi à d’autres cytokines pro-inflammatoires de migrer vers les articulations via les systèmes sanguin ou neuronal. La stimulation électrique (ou bio-mécanique) du nerf vague pondère l’action du SNS et inhibe en retour cette production de cytokines dans le tractus gastro-intestinal. Elle est donc plutôt protectrice de la membrane synoviale de nos articulations.
Les chercheurs pensent également que cet effet protecteur et rééquilibrant de la stimulation vagale pourrait empêcher d’autres migrations comme celles des protéines indésirables via le nerf vague depuis les organes jusqu’au cerveau. Elle pourrait également soulager les personnes souffrant d’autres formes de maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn, de Parkinson, d’Alzheimer. Point important, elle est sans effets secondaires et peu coûteuse, comparée aux médicaments immunosuppresseurs.
Bien que très prometteuse pour la médecine occidentale, cette approche vagale de l’arthrite chronique n’est en réalité pas du tout révolutionnaire en médecine traditionnelle indienne et encore moins en Yoga traditionnel.
L’ayurvéda et le yoga ont en effet depuis toujours une approche sympatho-vagal de la gestion de l’arthrite rhumatoïde (amavāta). Ces deux disciplines sont parfaitement complémentaires et agissent sur les intestins pour inhiber ou diminuer l’inflammation. A titre préventif ou au début du processus inflammatoire, le jeûne (langhana), le massage et la pratique du hatha-yoga sont prescrits pour renforcer le nerf vague afin de rééquilibrer le système végétatif et réduire la présence de cytokines pro-inflammatoires et d’interféron gamma dans le tube digestif. Un lavement intestinal (basti) est également proposé au patient pour nettoyer ses intestins. Enfin, une diète végétarienne adaptée est établie pour finaliser le traitement et rééquilibrer la flore intestinale. La prise de remèdes traditionnels est également envisagé pour soutenir l’organisme lorsqu’amavāta est devenue chronique et que l’organisme est trop affaiblie.