Résumé : Des chercheurs ont découvert que nos croyances, lorsqu’elles sont fortement maintenues, peuvent réellement changer la façon dont nous vivons physiquement le monde qui nous entoure. C’est une étude parue dans la revue Nature.
Dans cette nouvelle étude, les participants ont été hypnotisés et convaincus de croire que leur index était soit cinq fois plus petit, soit cinq fois plus grand que sa taille réelle. Lorsque les participants croyaient que leur doigt était plus grand, ils pouvaient sentir deux piqûres d’aiguille rapprochées comme des points séparés, ce qu’ils ne pouvaient pas faire auparavant.
A l’inverse, lorsqu’ils croyaient que leur doigt était plus petit, leur capacité à distinguer les deux points s’est détériorée.
Les résultats montrent comment notre esprit peut avoir un impact sur nos sensations physiques, ce qui suggère que nos croyances peuvent remodeler notre perception de la réalité.
3 Faits clés :
- L’étude a révélé que les croyances, lorsqu’elles sont fortement maintenues, peuvent modifier les perceptions physiques. Cela a été démontré par des participants qui ont été hypnotisés pour croire que leur index était soit cinq fois plus grand, soit plus petit que sa taille réelle.
- Lorsque les participants étaient convaincus que leur index était plus grand, leur capacité à distinguer deux piqûres d’aiguille étroitement espacées s’est améliorée. À l’inverse, lorsqu’ils croyaient que leur doigt était plus petit, leur capacité à différencier les deux points diminuait.
- Les résultats de cette étude fournissent des preuves soutenant le concept de pénétration cognitive de la perception, l’idée que nos pensées ou croyances peuvent influencer nos perceptions sensorielles.
Deux aiguilles se sentent comme une
Les chercheurs ont mesuré la perception tactile de leurs 24 participants au test en utilisant la méthode de discrimination à deux points. Cela implique l’index couché détendu sur un appareil avec deux aiguilles touchant à plusieurs reprises le doigt sans douleur mais perceptiblement.
« Si les aiguilles sont suffisamment éloignées, nous pouvons facilement distinguer deux points de contact », explique Hubert Dinse de la clinique neurologique de Berufsgenossenschaftliches Universitätsklinikum Bergmannsheil.
« Mais si les aiguilles sont très proches les unes des autres, nous ne sentons le contact qu’à un seul endroit. »
À une certaine distance entre les aiguilles, la sensation passe de la sensation de deux aiguilles à la sensation d’une seule, bien que deux soient présentées. Ce seuil de discrimination est stable pour chaque personne étant donné une conscience quotidienne normale.
Si le doigt était cinq fois plus grand
« Nous voulions savoir s’il est possible de changer ce seuil de sensation en activant une pensée verbalement articulée chez une personne », explique Albert Newen de l’Institut de philosophie II de l’Université de la Ruhr à Bochum.
L’équipe de recherche a choisi deux indices de réflexion : « Imaginez que votre index est cinq fois plus petit » et « Imaginez que votre index est cinq fois plus grand ».
Pour activer spécifiquement ces contenus sémantiques, les chercheurs ont utilisé la suggestion hypnotique. Au cours d’un état contrôlé d’hypnose induit par un hypnotiseur professionnel, le participant a été invité à accepter sincèrement la première croyance pour une série de tests, puis la seconde.
Les sujets ont participé à un total de quatre expériences pour déterminer le seuil de sensation dans chaque cas : sous conscience quotidienne normale, sous hypnose sans suggestion et sous deux conditions hypnotiques avec les suggestions d’un index plus grand ou plus petit.
Changements dans le sens du toucher
« Les seuils de discrimination ne différaient pas lorsqu’ils étaient mesurés pendant la conscience normale et l’hypnose sans suggestion. Cela soutient notre hypothèse préliminaire selon laquelle l’hypnose seule ne conduit pas à des changements », déclare Martin Tegenthoff.
« Cependant, si les croyances sont induites en tant que suggestions sous hypnose, nous observons un changement systématique du seuil de discrimination tactile. »
Lorsqu’une personne testée a imaginé que son index était cinq fois plus grand qu’il ne l’était réellement, son seuil de discrimination s’est amélioré et il a pu sentir deux aiguilles, même lorsqu’il était plus proche l’un de l’autre. Lorsque la suggestion était que leur index était cinq fois plus petit, le seuil de discrimination s’est aggravé.
Cela signifie que ce sont les croyances qui changent la perception. Les résultats comportementaux ont été soutenus par des enregistrements parallèles de l’activité cérébrale tels que l’EEG spontané et les potentiels évoqués sensoriels.
La communauté scientifique est divisée sur la question de savoir si les processus perceptuels peuvent ou non être influencés par le seul contenu sémantique – les experts y s’y réfèrent comme la question de la pénétrabilité cognitive de la perception.
« Notre étude fournit un autre élément constitutif soutenant l’idée que de telles influences descendantes des croyances sur la perception existent effectivement », souligne Hubert Dinse.
« Les croyances que nous avons changent en effet la façon dont nous vivons le monde. »
les yogi s’entrainent depuis des millénaires à se défaire des croyances bonnes ou mauvaises pour vivre libre et en phase avec la réalité de l’instant présent. Le mécanisme de perception est la première étape dans l’élaboration des pensées et des croyances et ces dernières peuvent biaiser la capacité de discernement. Le retrait des sens est la cinquième des huit étapes fondamentales du raja yoga et du yoga védanta qui prépare à la méditation. L’absence consécutive de croyances au retrait des sens permet de percevoir l’environnement et le corps tel qu’il est et sans fantasmes ou illusions de notre part. La justesse du discernement permet non seulement l’action juste mais aussi de vivre en Sagesse.
