Une étude de l’Université du Texas et du Centre du Stress de Yale a été publiée dans le journal Medicine & Science in Sports & Exercise (1). Elle concernait le rôle du stress dans la récupération de la force musculaire après un exercice physique.
Les chercheurs ont évalué le niveau de stress d’un groupe de sujets dans la vie de tous les jours et leur ont fait faire une séance d’entraînement de musculation très intensive. Ils ont ensuite évalué la rapidité à laquelle ils ont récupéré leur force dans les heures qui suivaient leur entraînement. Cette mesure visait à se représenter le processus de récupération à plus long terme et la capacité d’adaptation de chacun après l’entraînement.
Comme on pouvait s’y attendre, plus les sujets étaient stressés et plus ils récupéraient lentement leur force musculaire après une séance d’entraînement. Cette conclusion restait vraie même lorsqu’ils étaient contrôlés sur différents facteurs susceptibles de biaiser les résultats, comme leur forme physique, la charge de travail et l’expérience sportive.
Les chercheurs n’ont pas été très étonnés par ces résultats. En effet, l’impact du stress sur les performances physiques est un sujet qui a déjà été abordé dans la littérature scientifique. Ils proposent le résumé suivant:
« Ceux qui sont très stressés dans la vie vivent des modifications plus faibles de leur force physique suite à un entraînement de musculation, et sont plus susceptibles de passer par des maladies ou des blessures relatives au sport. Les études indiquent que ceux qui sont stressés prennent plus de temps pour récupérer d’une opération chirurgicale et d’une maladie que ceux qui ont peu de stress.«
« En outre, une intéressante série d’études sur la guérison des blessures, dans laquelle une blessure était sciemment provoquée par l’expérimentateur, apporte des preuves évidentes que le stress prolonge le temps nécessaire à la récupération. Dans une de ces études (2), Marucha et ses collègues ont trouvé que le temps de guérison a été allongé de 100% chez des étudiants en médecine dentaire pendant leurs examens de fin d’année par rapport à la période des vacances d’été.«
Les auteurs de conclure :
« Ainsi, à la lumière de nos principaux résultats, les athlètes et les autres personnes qui ont fait des sessions d’exercice physique épuisantes devraient mettre en place des stratégies pour prévenir les effets négatifs du stress, ou pour contrôler le stress et s’engager avec prudence dans un sport épuisant quand le stress chronique est inévitable« .
A la lumière de cette étude, la pratique du yoga, pratique anti-stress par excellence, pourrait donc parfaitement être envisagé par le corps médical pour aider un patient à mieux récupérer après une opération chirurgicale ou une maladie. On pourrait également l’envisager pour diminuer le temps de récupération d’un athlète et optimiser sa performance, pour aider les étudiants à mieux réussir leurs examens ou encore pour diminuer le présentéisme en entreprise et booster la compétitivité de notre économie.
Références:
1 Medicine & Science in Sports & Exercise, 2012 Nov ;44(11):2220-7. doi : 10.1249/MSS.0b013e31825f67a0. Psychological stress impairs short-term muscular recovery from resistance exercise. Stults-Kolehmainen MA, Bartholomew JB.
2 Mucosal wound healing is impaired by examination stress. P. T. Marucha, J. K. Kiecolt-Glaser, M. Favagehi. Psychosomatic Medicine, 1998, vol. 60 no. 3 362-365.