
Une pression sanguine trop élevée est bien-sûr mauvaise pour notre santé. Elle l’est pour le cerveau et plus précisément pour sa barrière hémato-encéphalique. Cette dernière peut en effet développer une inflammation chronique et ne plus être en mesure d’assurer sa fonction de protection du cerveau.
Les recherches sur la maladie d’Alzheimer ne se focalisent dorénavant plus seulement sur la seule protéine bêta-amyloïde, mais sur une constellation d’anomalies cardio-vasculaires qui peuvent favoriser l’hypertension artérielle et l’inflammation hémato-encéphalique. Une altération de cette barrière peut d’ailleurs entraîner des symptômes similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer comme l’amnésie.
La pression cardiaque est, rappelons-le, la différence entre la pression artérielle systolique et diastolique. Elle peut être élevée dés la naissance à cause de prédispositions génétiques et augmenter graduellement à cause de mauvaises habitudes de vie: alcool, sédentarité, tabagisme, obésité, stress…
Une pression artérielle élevée peut provoquer une inflammation, un stress oxydatif, un stress mécanique, un dysfonctionnement cellulaire et favoriser les lésions cérébrales. Une fragilité lésionnelle avérée ne permet plus à la barrière HE de soutenir nutritivement les tissus cérébraux et de retenir les agents pathogènes; ce qui entraîne le déclin cognitif et la démence. C’est la raison pour laquelle nous devons toujours être vigilant sur nos habitudes de vie.
La pression du pouls est un indicateur fiable du risque hypertensif et nous devrions tous nous entraîner quotidiennement à surveiller et réguler notre tension artérielle pour prévenir le risque lésionnel.
La pratique ventilatoire (pranayama) est une solution d’appoint très efficace dans la gestion de l’hypertension. Quatre semaines minimum de Nadisuddhi pranayama ont en effet montré une diminution significative du pouls, de la pression artérielle diastolique, systolique.
Peut-être devrions nous également songer à combiner le pranayama, ou certaines méthodes de méditation avec d’autres thérapies destinées à réparer les dommages du stress inflammatoire et oxydatif chronique et nous préserver de la démence…
Le cours de yoga est rappelons-le, un moment privilégier pour éliminer les effets de nos tendances les plus malsaines et se reconditionner positivement afin de vivre plus longtemps et surtout en meilleur santé.
Pour finir, voici quelques recommandations récentes préconisées par la commission Lancet qui pourraient retarder ou prévenir 40% des cas de démence. Elles ont été présentées à la conférence internationale de l’Association Alzheimer (AAIC 2020):
- Visez à maintenir une pression artérielle systolique de 130 mm Hg ou moins à partir de 40 ans.
- Encouragez l’utilisation d’aides auditives pour la perte auditive et réduisez la perte auditive en protégeant les oreilles des niveaux de bruit élevés.
- Réduisez l’exposition à la pollution atmosphérique et à la fumée secondaire du tabac.
- Evitez les traumatismes crâniens (notamment en ciblant les métiers à haut risque).
- Limitez votre consommation d’alcool à 21 unités maximum par semaine (une unité d’alcool équivaut à 10 ml ou 8 g d’alcool pur).
- Arrêtez de fumer et aidez les autres à arrêter également.
- Fournissez à vos enfants une éducation primaire et secondaire enrichie (réserve cognitive).
- Menez une vie active dans la quarantaine et peut-être plus tard dans la vie.
- Réduisez l’obésité et l’état associé du diabète.