Nous le répèterons toujours: La privation respiratoire forcée est dangereuse pour la santé. Que cette privation soit causée par une apnée obstructive du sommeil ou une pratique irraisonnée du yoga. Elle expose à un risque avéré de démence cérébrale et en particulier à la maladie d’Alzheimer.

C’est ce que suggère une nouvelle étude clinique menée par des chercheurs australiens et islandais, dirigée par l’Université RMIT, et publiée dans la revue Sleep.

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence, touchant jusqu’à 70% de toutes les personnes atteintes de démence, l’âge étant le principal facteur de risque de développer la maladie. Bien que la cause de la maladie d’Alzheimer reste un mystère, les plaques amyloïdes toxiques pour les cellules cérébrales sont des indicateurs connus de la maladie.

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est une affection grave qui survient lorsque la respiration d’une personne est interrompue à plusieurs reprises pendant le sommeil. L’AOS est de plus en plus courante. Elle affecte aujourd’hui plus de 936 millions de personnes dans le monde et jusqu’à 30% des personnes âgées.

Cette étude a montré que ces plaques amyloïdes apparaissent toujours au même endroit et se propagent de la même manière dans le cerveau des personnes atteintes d’AOS, que chez celles atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Au départ les scientifiques ne savaient pas que ces deux maladies étaient liées, mais aujourd’hui, ils en ont la certitude. Tout comme la restriction auditive ou encore l’excès de charge cognitive, l’apnée obstructive du sommeil épuise le cerveau et expose au risque de démence cérébrale.

Notre cerveau a besoin de se reposer. La mise en œuvre de certaines pratiques du yoga traditionnel à l’entrée du cours sont là pour combler ce besoin vital. Elles sont réputées corticophiles, car elles restaurent la moelle épinière, le cervelet, le cortex et préparent efficacement au sommeil. Cet effet du yoga est observable par IRM.

Ces pratiques évitent elles la formation de plaques amyloïdes ? Aucune étude ne l’a encore démontré. Mais leurs effets sur la mémoire à court terme ou sur la perception des limites corporelles dans l’espace (proprioception) est prouvé par l’imagerie cérébrale. Ces pratiques augmentent la quantité de matière grise cérébrale au sein de l’hippocampe qui est, rappelons-le la première grande structure cérébrale impactée par la formation de plaques amyloïdes. Cette concentration de matière grise a sans conteste un effet retardateur sur le vieillissement cérébral. Il est donc certain que la pratique régulière du yoga retarde en tout cas l’apparition des premiers signes de démence.