Que se passe t-il dans le cerveau d’une personne pratiquant régulièrement le yoga ? Pourquoi  certaines d’entre elles peuvent ressentir une motivation voire une véritable addiction pour cette activité ? Pourquoi, à l’inverse, d’autres personnes ne ressentent elles aucune attirance envers cette pratique pourtant salutaire pour le corps et l’esprit ?

Les mécanismes cérébraux de la motivation et du plaisir dans les activités sportives ou de loisirs sont désormais connus. Ils impliquent de manière déterminante le système cannabinoïde endogène (ou système endocannabinoïde) et plus particulièrement un de ses récepteurs cérébraux: le récepteur CB1 présents dans l’aire tegmentale ventrale de notre cerveau. Ce dernier a été longuement étudié et mesuré chez le sportif entraîné.

Quand vous pratiquez votre yoga ou tout autre autre activité sportive, vous activez votre système endocannabinoïde et vous multipliez vos récepteurs CB1. Plus vous possédez de récepteurs CB1 dans votre tronc cérébral et plus vous vous sentez motivé, performant et heureux dans votre activité. Moins vous en avez et moins vous serez motivé.

Ces récepteurs sont localisés sur les terminaisons des neurones GABAergiques localisés dans l’aire tegmentale ventrale, une région de votre cerveau connue pour son implication dans les processus motivationnels liés à la récompense, alimentaire ou sexuelle, associée à la consommation de substances psychoactives ou même à l’activité sportive.

 

Lorsqu’ils sont excités, ces neurones activent à leur tour les neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale impliqués dans la motivation. Cette action favorise l’envie et le désir de pratiquer.

Au début et pendant votre activité yoga, les neurones GABAergiques sont stimulés en permanence par les endocannabinoïdes. Ceci entraine l’inhibition de la libération de GABA, un neurotransmetteur inhibiteur qui contrôle la surexcitation des neurones à dopamine. De cette stimulation du récepteur CB1 résulte une « inhibition d’inhibition », c’est à-dire une activation des neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale. C’est précisément cette action qui vous donne envie de pratiquer vos exercices.

A l’inverse, sans ces récepteurs CB1, le « frein GABAergique » continue de s’appliquer sur les neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale, ce qui diminue alors partiellement votre envie de venir au yoga et de pratiquer.

 

Comment faire pour optimiser sa motivation ?

Une étude récente, publiée en 2016, a montré le rôle primordial des endocannabinoïdes et l’importance de consommer des aliments riches en  omégas-3 pour favoriser leur sécrétion et nous protéger du stress. Le stress peut en effet diminuer fortement notre motivation.

D’autres études ont montré qu’une alimentation appauvrie en gras polyinsaturé ( huiles de poissons gras, huile de lin… riches en oméga 3) ou mono-insaturée (huile d’olive) et trop riche en graisses saturée et en gras-trans (viandes, beurre, pâtisseries industrielles…) pouvaient favoriser (jusqu’à 48%) l’absence de motivation et la dépression.

Méfions-nous également de l’inflammation chronique ou des maladies auto-immunes ! Certaines personnes ont subit des stress sévères durant l’enfance, des infections très précoces ou encore des traumatismes du dos à l’origine de réactions inflammatoires plus ou moins sournoises et persistantes. Cet état n’est pas sans conséquences sur notre motivation et peut avoir des conséquences au niveau du cerveau ou des organes périphériques. L’état de stress nous prédispose non seulement à une baisse de motivation, mais aussi à la dépression par son impact sur le métabolisme de notre dopamine. 

Pour se défaire d’une inflammation chronique, rien de mieux que l’exercice modéré ! Une étude de la faculté de médecine de San Diego, en Californie, a révélé que 20 minutes seulement d’activité peu intense (style marche rapide ou yoga) nous incite à sécréter de l’adrénaline et de la noradrénaline ce qui, en activant les récepteurs adrénergiques, enclenche une réaction immunologique. Cette réaction régule à son tour la sécrétion de cytokines dont l’une d’entre elles appelée TNFα est plus particulièrement en lien avec les mécanismes inflammatoires. Ainsi, nos 20 minutes d’exercice modéré nous permettraient de diminuer de 5 % la production de cellules immunitaires qui stimulent la production du TNFα.

Rappelons aussi que l’utilisation du curcuma est également très efficace pour diminuer l’inflammation de tous nos tissus, y compris celle de notre intestin. Ce dernier produit 80% de notre sérotonine (l’hormone de la bonne humeur !). La curcumine, le principe actif du curcuma, a fait l’objet de plus de 6000 études scientifiques qui ont toutes valider son efficacité contre les affections immunitaires dont l’inflammation chronique.

Comment consommer le curcuma ?

Si vous souhaitez consommer du curcuma bio pour entretenir votre motivation, sachez que vous devez obligatoirement l’absorber en l’associant à 2 autres ingrédients :

  • à de l’huile végétale insaturé de type « huile de tournesol » si vous désirez la faire chauffer (avec des légumes, du poisson…) ou à de l’huile de lin, de noix ou de chanvre si vous souhaiter le consommer à froid.
  • à du poivre noir, du gingembre ou de la cannelle pour favoriser  l’absorption intestinale de la curcumine.

Vous pouvez, par exemple, additionner votre shaker de protéines de petit lait (pauvre en sucres) avec du curcuma et du gingembre et vous préparer ainsi très  efficacement pour la mise en œuvre de votre yoga sans surcharger votre estomac.

Enfin, pour que cette recette vous produise une motivation optimale, laissez vous tenter par le fenugrec en même temps que le gingembre et le curcuma au rayon « condiments » de votre magasin bio. Cette troisième épice ayurvédique est protectrice des neurones dopaminergiques. Vous pouvez la mélanger à la préparation précédente pour en augmenter l’efficacité.

Une carence en oméga 3 ou en vitamine D, un excès de cortisol (l’hormone du stress), une maladie auto-immune, une réaction inflammatoire, un manque d’activité physique … peuvent faire baisser notre motivation. Alors n’hésitez vraiment plus et faites le plein d’omégas 3,  de curcuma et de yoga !

Références:

“Ventral Tegmental Area Cannabinoid Type-1 Receptors Control Voluntary Exercise Performance”Sarah Dubreucqa,c, Audrey Duranda,c, Isabelle Matiasa,c, Giovanni Bénarda,c, Elodie Richarda,c, Edgar Soria-Gomeza,c, Christelle Glangetasb,c, Laurent Grocb,c, Aya Wadleigha,c, Federico Massaa,c, Dusan Bartschd, Giovanni Marsicanoa,c,e, Francois Georgesb,c& Francis Chaouloffa,caUnité Inserm 862, NeuroCentre Magendie, Physiopathologie de la Plasticité Neuronale, Bordeaux, F-33076, France
CNRS UMR 5297, Institut Interdisciplinaire de NeuroSciences, Bordeaux, F-33076, France
c Université Bordeaux Segalen, Bordeaux, F-33076, France
Department of Molecular Biology, Central Institute of Mental Health, 68159 Mannheim, Germany
Biological Psychiatry, 12 Décembre 2012
CI. Bosch Bouju et al ., Cell Reports, vol.16, pp.1-6, août 2016
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0016268
https://www.journals.elsevier.com/general-hospital-psychiatry
Steffany Haaz Moonaz, Clifton O. Bingham, Lawrence Wissow and Susan J. Bartlett The Journal of Rheumatology July 2015, 42 (7) 1194-1202; DOI: https://doi.org/10.3899/jrheum.141129